Samedi 10 janvier à 17 h 30: discussion autour du livre « les libertaires et l’affaire Dreyfus » à la Plume Noire

Le 15 octobre 1894, Alfred Dreyfus, officier dans l’armée française, est arrêté. Accusé à tort d’espionnage pour le compte de l’Allemagne, il est dégradé publiquement. Il est envoyé au bagne à l’île du Diable en février 1895, où il passe quatre ans. 

L’affaire Dreyfus divise alors la France. D’un côté, les antidreyfusards croient dans la culpabilité de Dreyfus. C’est le camp du militarisme et du nationalisme, qui revendique le prestige de l’armée. C’est aussi le camp de l’antisémitisme: Dreyfus étant juif, les antidreyfusards l’accusent de manquer de loyauté envers la patrie. De l’autre côté, les dreyfusards dénoncent des accusations injustifiées. Ce bloc comprend des antimilitaristes, des socialistes, des républicains, et des anarchistes. 

Le livre de Jean-Marc Izrine, Les libertaires et l’affaire Dreyfus, revient sur l’engagement des libertaires dans ce combat contre le nationalisme et l’antisémitisme. Pour les libertaires, l’affaire Dreyfus est un moment de prise de conscience: avant l’Affaire, l’antisémitisme était refusé en théorie, mais en réalité, le mouvement socialiste pouvait parfois se montrer complaisant. L’Affaire Dreyfus est un moment de clarification. Le mouvement libertaire s’engage dans la lutte contre l’antisémitisme, et la majorité des libertaires participent à la campagne pour faire reconnaître l’innocence de Dreyfus. Sans nier les égarements et les erreurs, ni passer les dilemmes sous silence, le livre d’Izrine revalorise le rôle que les libertaires ont joué dans cette lutte antiraciste

Militant à l’Union Communiste libertaire, Jean-Marc Izrine donne aussi un panorama des débats internes au mouvement libertaire, pour voir ce qu’ils ont à nous apprendre aujourd’hui. Publié en 2003, le livre n’a pas perdu son actualité, car les débats dont il parle nous concernent de près. De nombreuses questions stratégies ont en effet divisé le mouvement libertaire pendant l’Affaire. Fallait-il s’engager dans une bataille judiciaire pour l’innocence d’un officier? Au début de l’affaire, une partie du mouvement anarchiste l’a considéré comme une diversion, mais la plupart des anarchistes sont ensuite revenus sur ce jugement pour s’engager pleinement dans le combat dreyfusard. Mais comment s’y engager, et avec qui? En 1898-99, alors que la menace du coup d’Etat d’extrême droite plane dans l’air, quelles étaient les stratégies possibles pour les libertaires? Fallait-il faire front avec les républicains au nom de la lutte contre le putsch? Nous reviendrons sur ces débats politiques et stratégiques, pour voir ce qu’ils ont à nous apprendre aujourd’hui, en tant que libertaires, dans une période où la menace fasciste se précise. 

Comme avant-goût, vous pouvez retrouver sur le site de L’Union Communiste Libertaire de nombreuses ressources pour « briser la mécanique raciste », comme le proclame notre Manifeste, et des textes écrits par notre camarade.

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Jean-Marc Izrine est l’auteur de nombreux articles dans notre mensuel Alternative Libertaire, notamment une interview donnée à la sortie du livre, ou des articles consacrés à la critique du sionisme ou encore les juifves libertaires pendant la révolution russe. Izrine est aussi l’auteur d’un autre livre, les libertaires du Yiddishland, disponible à la Plume Noire, sur les mouvements libertaires juifs en Europe de l’Est à la fin du XIXème siècle.

Retrouvons-nous samedi, pour parler de ce que le mouvement libertaire a à nous apprendre sur la lutte contre le racisme, contre l’antisémitisme et contre le nationalisme!

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